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dépassent pas Rouen, et que toutes les alluvions qui se voient plus bas, jusqu’aux bancs qu’on rencontre à son embouchure, sont des apports de la mer.
On est arrivé aux mêmes résultats pour l’Escaut.
Quant à la Meuse et au Rhin, voici les déductions qu’on a laites :
La corrosion des côtes de la Manche fournit à la mer des débris de craie et de roches siliceuses qui, roulées par la mer, se changent en galets. Ces galets forment des bourrelets le long des côtes anglaises et. françaises, et, poussés par la double action du courant de flot et du vent vers le détroit, ils s’en rapprochent; mais les galets de la côte de France, allant toujours en se réduisant de grosseur, arrivent jusqu’à l’embouchure de la Somme, où ils trouvent la pointe de Cayeux formée par leur accumulation. Arrêtés à ce point par les eaux de la Somme et par le changement de direction du courant de la mer qui tourne vers le Pas-de-Calais, ces galets nourrissent la pointe de Cayeux, tant que leur frottement continuel n’a pas assez réduit leur grosseur pour qu’ils puissent être emportés par la mer; mais, lorsqu’ils sont assez petits, le flot les entraîne et les dissémine dans les bancs si nombreux qui se trouvent entre la Somme et le Pas-de-Calais. On voit par l’inspection des cartes marines que la finesse du dépôt croît au fur et à mesure que ces bancs se rapprochent du détroit, et si ces bancs dis-