AVANT-PROJET DU PERCEMENT DE L'ISTHME. 99
obligés de les défendre. En considérant le delta de l’Yssel comme provenant de l’apport fluviatile seul, nous aurons donc une limite supérieure. Or, ce delta a une surface de 1,500 hectares seulement, tandis que la surface des terrains de la Hollande, qui sont évidemment d’apport moderne, est au moins d’un million d’hectares. Si l’on observe que l’Ysscl n’écoule que le quinzième du volume total du Rhin et de la Meuse réunis, on aura 22,500 hectares pour l’apport du fleuve contre un million, apport de la mer; c’cst à peine 2 p. 0/0 de ce qu’a fourni la mer dans la formation des polders de la Hollande.
De l’examen de tous ces faits il résulte évidemment, comme nous l’avons dit, que dans les mers à marées nos fleuves non-seulement ne forment pas de bancs, pas d’alluvions, pas de delta à leur embouchure, mais encore que les alluvions qu’on rencontre dans la région de ces fleuves soumise à la marée sont apportées par la mer.
Nous allons prouver que ces conclusions sont également vraies pour les fleuves de la Méditerranée, malgré l’opinion des ingénieurs italiens, qui considèrent comme démontrée l’origine fluviatile de leurs deltas.
Pour donner une idée de la propagation des ondes ou des vagues de la mer agitée par le vent, on les a comparées à l’ondulation d’un champ de ble