AVANT-PROJET DU PERCEMENT DE L’ISTHME. 107 «té en communication entre elles, que les détritus des chaînes de montagnes placées à droite et à gauche, entraînes par les eaux de la pluie, ont rempli l’espace qui les sépare, et que lorsque cet espace s’est élevé à une hauteur telle que les lames de fond ont pu l’atteindre, elles ont exercé leur action de telle sorte que, par la rencontre des lames des deux mers, il s’est formé un bourrelet, qui n’est autre que le seuil d’El-Guisr. Après la formation de ce bourrelet, l’action combinée des lames de fond, tant d’un côté que de l’autre, et des alluvions des montagnes voisines, a continué jusqu’à ce que l’isthme lût à sec. Puis le sol ainsi constitué a été couvert par les dunes qui sc sont avancées du côté de Péluse, poussées par les vents du nord, et du côté de Suez, poussées par les vents et par les courants du sud.
C’est dans cet état que l’isthme sc trouve aujourd’hui, et les sondages nombreux que nous avons demandés à S. A. le vice-roi prouveront si notre hypothèse est fondée ou non.
La même théorie peut, comme le fait observer le colonel Emy dans son remarquable ouvrage, jeter un nouveau jour sur des faits géologiques importants. « Par exemple, ces plaines antiques et élc- » vées, composées de sable et de cailloux roulés, dont « on a voulu expliquer la formation au moyen des » révolutions du globe et de grandes débâcles, ou