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de quai pour l’amarrage des navires et rembarquement des marchandises. Car, comme le dit très- bien l’illustre auteur du mémoire sur le canal de Nicaragua, le canal proposé ne doit pas être une simple coupure destinée uniquement à faire passer d’une mer à l’autre les produits européens; il faut surtout qu’il fasse de l’Égypte un État prospère par l’échange de ses produits intérieurs et puissant par l’étendue de son commerce.
Quant aux deux entrées, soit de la mer Rouge, soit delà Méditerranée, tout ce qui est nécessaire, c’est que les bâtiments puissent aborder en toute saison et trouver dans les mauvais temps un abri sûr et efficace. Or la rade de Suez est abritée de tous les vents, excepté de ceux du sud-est. Il suffira donc de prolonger la jetée de l’est d’une certaine longueur au delà de celle de l’ouest pour que l’abri soit complet.
Tous les bâtiments qui viennent stationner aujourd’hui dans la rade se maintiennent bien dans les mauvais temps, et la corvette-magasin de la compagnie anglaise qui y est ancrée depuis deux ans et demi n’a éprouvé aucune avarie.
Ainsi, du côté de Suez, il suffit de disposer deux jetées formant le chenal d’entrée dans la mer Rouge, et de pousser ces jetées assez loin dans la rade pour qu’elles présentent aux navires un tirant d’eau de 7 m à 7 m ,50 dans les basses mers, tout en donnant à