AVANT-PROJET DU PERCEMENT DE L’ISTHME. <27 résultats promis par le canal; ce sont les efforts réitérés tentés à plusieurs époques, même clans les temps d’ignorance, pour ouvrir cette communication entre les deux mers.
Mais, depuis la publication du mémoire de M. Le- père, tant d’objections ont été soulevées, tant de doutes émis, que l’opinion publique est restée incertaine, et qu’il devient nécessaire de rétablir la question dans toute sa vérité. Nous allons donc examiner les principales objections faites contre la communication directe des deux mers.
La mer Rouge, a-t-on prétendu, présente de tels dangers à la navigation, et les moussons apportent de tels retards, que, lors même que le canal maritime serait établi et parcouru librement par les navires, le commerce n’adopterait point cette route, qui, dans le fait, serait, par ces circonstances particulières, la plus longue et la plus périlleuse.
D’abord il ne peut être ici (jucstion de la navigation à vapeur, dont le cercle s’étend chaque jour davantage ; car le canal projeté sera le triomphe de la vapeur, et la bouille se trouvera distribuée le long du parcours depuis Londres jusqu’à l’Australie. Nous n’examinerons donc que la navigation à voiles. Or l’histoire nous apprend que, depuis les siècles les plus reculés, cette navigation a été florissante dans la mer Rouge, et qu’après la découverte du cap de Ronne-Espérance (1407), les