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» dernière voie. Ces différences toutefois devien- » nent plus grandes encore dès qu’on vient à se » rappeler que la ligne droite est loin d’être, en » marine, le plus court chemin d’un point à un » autre, et que les navigateurs n’atteignent le but » vers lequel ils se dirigent qu’en suivant successi- » vement un certain nombre de routes qui font les » unes avec les autres des angles plus ou moins » grands.
» Ainsi, loin de gagner directement le cap de » Bonne-Espérance, les marins qui partent de l’Eu- » rope ou des ports atlantiques de l’Amérique du » Nord pour se rendre dans l’Inde doivent aller » reconnaître les Canaries ou les Açores, se porter » dans le lit des vents alizés de l’hémisphère N., » gagner la côte du Brésil et reconnaître le cap « Erio ou relâcher à Bio-Janeiro. C’est alors seule- » ment qu’ils peuvent faire route sur le cap de « Bonne-Espérance, mieux nommé peut-être le cap » des Tempêtes. Ils franchissent enfin le banc des » Aiguilles, gagnent Bourbon ou Maurice, et de » là se rendent dans l’Inde en suivant la route que » leur tracent les moussons.
» Les navires de la Méditerranée ont à lutter » contre des conditions plus désavantageuses en- « core. Il leur faut souvent une quinzaine de jours » pour franchir le détroit de Gibraltar, les vents
d’O. régnant habituellement dans ce détroit, où