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ingénieur en chef des ports maritimes de France. Il est donc à espérer que l’on pourra renoncer au système des chasses, et que nous obtiendrons ainsi dans l’exécution des travaux une économie de plusieurs millions.
M. Ilenaud a reconnu que, lorsque les chasses débouchent dans la mer, elles perdent à peu près leur efficacité, et que, dans bien des cas, elles sont plus qu’inefficaces, elles deviennent nuisibles. Elles déposent en avant du chenal les matières qu elles ont emportées, et lorsque ces matières ne sont pas enlevées par les courants traversiez ou littoraux, elles forment plus ou moins rapidement des dépôts ou barres dont le sommet est plus élevé que le fond du chenal. C’est ainsi que les embouchures des rivières débouchant dans les mers sans marées sont, à peu d’exceptions près, sans profondeur d’eau. Les allu- vions qui voyagent le long des côtes, arrivant dans l’action du courant fluvial, sont emportées par ce courant à une certaine distance du littoral et se déposent au fur et à mesure que le courant perd de son action. Là, étant moins facilement mises en suspension par l’agitation que près du rivage, où la profondeur est moindre, elles sont aussi moins facilement enlevées par le courant littoral, les dépôts se lorment et s’exhaussent jusqu’à ce que l’action combinée des laines et du courant ne permette plus aux nouveaux apports de se fixer.