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DOCUMENTS.
Deux tracés sont en présence : l’un direct, qui consiste à réunir les deux mers par un canal en droite ligne, allant de Suez à Péluse; l’autre indirect, qui, partant de Suez, rejoint le Nil au-dessous du Caire pour aller déboucher dans le port d’Alexandrie.
Aux yeux de tous ceux qui connaissent l'Egypte, le tracé direct semble seul praticable. Cependant le tracé indirect a trouvé récemment des apologistes dans quelques journaux d’Europe. Les renseignements suivants, pris sur les lieux, éclaireront sur ce point l’opinion publique.
Il y a d’abord entre les deux tracés une différence de longueur qui n’est pas sans importance. Assurément il ne suffisait pas que le tracé direct fût le plus court pour être préféré, surtout si l’autre était à la fois le plus économique et le plus utile; mais il paraît qu’à l’avantage d’être beaucoup moins long le tracé direct réunit encore ceux de l’économie, de l’utilité et de la facilité d’exécution.
1° Le canal indirect doit traverser le Nil, et cette condition est à peu près impossible à réaliser. Les traversées en rivières ont des inconvénients bien connus, même quand il ne s’agit que d’un tirant d’eau de 2 à 3 mètres : qu’arriverait-il pour un canal qui doit avoir 8 mètres de profondeur? Aussi l’un des partisans les plus décidés du tracé indirect n’hésite-t-il pas à dire loyalement, en présence de