EXTRAIT DU MONITEUR. 279
Strabon, où l’a vue la commission d’Égypte, qui a retrouvé tout juste les 20 stades du géographe grec entre le rivage et la ville. Mais des jetées d’une lieue et demie en mer sont-elles possibles, ou bien est-ce un travail inexécutable? A cette question la réponse est facile : il y a cent ans, les Hollandais, moins riches qu’on ne l’est aujourd’hui et moins habiles, quoique aussi courageux, ont fait au Cap, dans la baie du Lion, à 16 mètres de profondeur, malgré les plus affreuses tempêtes, une digue de 8,000 mètres, c’est-à-dire un ouvrage quadruple au moins de celui qu’exigerait l’entrée du canal à Péluse.
Quant au port de Suez, le travail n’y serait presque rien comparativement, parce que ce port est abrité de tous les vents, excepté de celui du sud- est, et que les navires y tiennent fort bien la mer comme le prouve l’exemple de la Corvette-Magasin anglaise, amarrée depuis deux ans sans aucune avarie.
Que conclure de ces observations? Qu’il est possible de faire de Suez à Péluse un canal de 100 mètres, d’un tirant d’eau de 8 mètres au-dessous des basses eaux de la Méditerranée, avec parapets, chemin de halage, etc., et donnant passage aux frégates à aubes ou à hélice, aux navires de 1,000 à 1,500 tonneaux, et que ce canal, suivant la ligne droite entre les deux mers, est le seul praticable, comme il sera l’une des œuvres les plus utiles et