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du rivage donnent le même résultat. Loin que ce soit le Nil qui puisse former des atterrissements à Péluse, c’est un axiome acquis aujourd’hui à la science que les dépôts vaseux ou sablonneux observés à l’embouchure des fleuves sont entièrement dus aux matières amenées par le flot. Les fleuves n’y sont pour rien ; et les belles observations faites par les hydrographes les plus habiles à la baie du Mont-Saint-Michel, aux bouches de l’Escaut, de la Meuse, du Rhin, dei’Yssel, l’ont surabondamment démontré. Les ensablements de Péluse et de Suez, comme l’isthme entier, ont été formés par les apports maritimes de la Méditerranée et de la mer Rouge. L’étude approfondie du mouvement des vagues a prouvé que les barres des fleuves ne tiennent qu’aux lames de fond. Le Nil n’agit donc point sur le régime des abords de Péluse, comme le croyait Hérodote et comme le croit encore l’opinion commune- et cela est si vrai, qu’à 20 kilom. au-dessus de son embouchure, il y a des atterrissements de vase, tandis qu’au-dessous il n’y a plus que des sables. Enfin les accumulations de sable sont d’autant plus considérables que les eaux du fleuve sont moins abondantes.
En écartant de la question les assertions hypothétiques, il reste donc incontestable que la seule difficulté à Péluse, c’est la longueur des jetées en mer. Péluse avec ses ruines est au point même où l’a vue