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Algérie : catalogue spécial accompagne de notices sur les produits agricoles et industriels de l'Algérie / France, Ministère de l'Intérieur. Exposition Universelle de 1873 a Vienne
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PREMIER GROTTE.

régions intérieures, et elle a de plus la ressource du voisinage de la mer, dont lexploitation est inépuisable et rendue singulièrement facile par lactivité des rayons solaires et par labsence régulière des pluies, pendant près de cinq mois de lannée. En présence de tels avantages on sétonne que lindustrie marseillaise nait pas encore songé à tirer de notre colonie une partie des sels quelle emploie, et à y installer la fa­brication de la soude artificielle, pour laquelle on trouvera prochaine­ment un débouché dans le pays même, en vue de la préparation des pâtes chimiques à papier.

La province dAlger possède plusieurs salines naturelles, notam­ment à Dellys ; six sources salées très-abondantes, la mine de sel de Djelfa, sur la route de Laghouat, dont la roche contient 94 p. 100 de chlorure de sodium, et celle dAïn Hadjera.

Dans la province dOran on trouve la célèbre saline dArzew consti­tuée par un lac asséchant en été, et dont la situation rapprochée de la mer assure lexportation à bon marché des produits. Puis la vaste sebkha dOran, les mines de sel dAïn Temouchent, des Ouled Khelfa, et nombre de sources salées complètent ses richesses salifères.

Dancienne province de Constantine offre peut-être des dépôts encore plus importants. Indépendamment des 22 lacs salés qui y existent, sur lesquels 6 sont loués par ladministration pour lextraction du sel, on y rencontre des gisements considérables à létat de roches. A 5 lieues à louest de Milah, chez les Ouled Ivebab, se trouve une mine très riche, exploitée par les indigènes, qui en retirent annuellement pour plus de 150,000 fr. dun sel blanc, gris et rouge, contenant 95.8 à 97. 8 de chlo­rure de sodium. Près dOutaïa, entre Batna et Biskra, dans le djebel Oliarribou, au milieu dune nature affreusement bouleversée, et portant les traces dun soulèvement intérieur, sélèvent des escarpements verti­caux de 10 à 40 mètres de hauteur, formés entièrement de sel gemme, dont les arabes se contentent dexploiter les blocs qui sen détachent na- iurellement par leffet des pluies. Suivant une analyse faite en 1844, il renfermerait 90. 2 p. 100 de sel pur, et 2.8 p. 100 de plâtre. Ce sel est si agréable au goût quon rapporte que le chiite Obaïd Allah, le fondateur de la dynastie des Fatimites, lavait réservé pour son usage personnel ; il paraît que sa réputation sest conservée, car M. Tille, indique quil séchange à poids égal avec les dattes sur les marchés du Zab. Dautres mines de sel gemme moins connues se trouvent encore dans cette province.

Les pyrites, plusieurs gîtes alunifères, pourront donner lieu à lextrac- traction dacide sulfurique, dalun et de produits chimiques divers. On na encore exploité jusquà présent que le sulfate de soude au chott Til- silt, entre Batna et Biskra, M. Rouennet'a découvert que ce produit pouvait se former naturellement par double décomposition entre le sul­fate de magnésie et le chlorure de sodium, pendant les froids de lhiver.