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DOCUMENTS.
Un chemin de fer, dans les circonstances actuelles, expédierait à travers le désert les voyageurs transportés par les bateaux à vapeur; il serait également utile pour la transmission des marchandises légères et de prix entre le Nil et la mer lîouge. Mais il faut grandement douter qu’il en résultât un trafic suffisant pour payer la construction et l’entretien d’une voie de 80 milles entre le Caire et Suez. D’un autre côté, si l’on pensait à construire un chemin de fer entre la baie de Tineh et Suez, la dépense, en y comprenant l’amélioration des ports à chaque extrémité, serait à peu près égale à la dépense du canal proposé. Mais la possibilité de conserver dans les deux ports la profondeur et la propreté n’existeraient plus, faute de moyens de les nettoyer par des chasses, et la dépense du chemin de fer serait augmentée par celle de décharger et de recharger les cargaisons à chaque changement de navire. Il est donc manifeste qu’un chemin de fer direct entre les deux mers ne peut pas soutenir la comparaison avec le canal proposé. Celui-ci, outre sa valeur comme canal de commerce, faciliterait la navigation à vapeur avec l’Inde dans le plus haut degré, en permettant aux bateaux à vapeur de faire un voyage continu, et à des provisions de charbon d’être envoyées directement à Suez et à Aden, etc. Ainsi le point d’arrêt des bateaux à Suez et Alexandrie serait écarté, quatre ou cinq jours