EXTRAIT DU MONITEUR.
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court que l’autre. Celui-ci aurait 400 kilomètres de longueur, et le tracé direct seulement 155, qui se réduiraient à 120, comme on va le voir. A peu près vers le milieu de l’isthme on rencontre les lacs Amers, qui offrent 18 kilomètres de navigation tout faits, qui n’exigent pas un seul coup de pioche, comme le disent les ingénieurs du vice-roi, et 18 autres kilomètres sont aux trois quarts creusés par la nature même. Restent donc 120 kilomètres, c’est-à-dire trente lieues tout au plus.
2° I^e tracé direct est le plus facile. Il n’y a dans l’isthme entier que deux points saillants qu’il faudrait traverser en les contournant en partie : l’un, le Sérapéum, qui, d’après les repères de nivellement contrôlés en 1853, a 16 m ,5950 de hauteur; et l’autre, El-Guisr, qui a ll m ,6300. Ce serait, avec la profondeur du canal, une coupure de 20 mètres ou au plus 24 mètres sur quelques points. Certes, il n’y a rien dans ce travail qui puisse effrayer l’art de nos ingénieurs.
3° Le tracé direct est le plus naturel. L’isthme est traversé par une dépression longitudinale , résultat de l’intersection des deux plaines descendant par une pente insensible, l’une de l’Egypte, l’autre des premières collines de l’Asie. Les lacs Amers, remplis des eaux du golfe Arabique par l’effet seul des marées, peuvent aisément former un réservoir qui, avec 280 millions de mètres carrés de surface
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