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Percement de l'Isthme de Suez : exposé et documents officiels / par M. Ferdinand de Lesseps
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EXTRAIT DD MONITEUR.

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de Mustapha III (voir Lebeau, Histoire du Bas-Em­pire, t. XII, p. 490, et les Mémoires du baron de Tott sur les Turcs, part. III et IV), avant de frapper celle du dix-neuvième siècle, il ny a quune ob­jection , et la voici :

Il est impossible, dit-on, que les grands navires abordent à Péluse; et le canal direct est une chi­mère, parce quil ne peut déboucher dans la Médi­terranée.

Cette objection si souvent répétée nest que spé­cieuse et ne peut pas tenir devant lexamen des faits. Lentrée à Péluse est assurément un travail difficile et coûteux, mais elle est parfaitement pra­ticable, et les ingénieurs ont surmonté de bien au­tres obstacles avec des ressources beaucoup moin­dres que celles dont on peut actuellement disposer.

Il est bon dabord que lon sache que le niveau des deux mers, sauf la différence des marées, assez fortes au sud dans la mer Rouge et à peu près milles au nord dans la Méditerranée, est sensible­ment le même. La commission de 1799 avait trouvé pour le golfe Arabique une élévation de 9 m ,90; mais ses travaux, faits au milieu de tous les dangers et de tous les troubles de la guerre, navaient point été vérifiés ; et le génie de Laplace, se fondant sui­des vues théoriques très-justes, avait nié formelle­ment la possibilité dune telle dépression à trente lieues à peine de distance. Plus tard, vers 1840,

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