112 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, briqués et vendus par cette maison, qui a obtenu à l’exposition de Tienne une médaille de progrès. Tous les cribleurs anglais sont des imitations de celui qui précède.
Depuis longtemps déjà l’agriculture anglaise sème toutes ses céréales en lignes régulièrement espacées ; elle réalise par ce moyen une économie de 70 millions de francs par an sur les frais de culture, car au lieu d’employer 220 à 260 litres de semences de froment par hectare, comme l’exige habituellement la pratique des semailles à la volée, elle n’en livre guère à la terre plus de 120 en moyenne, avec le semoir en lignes ; il y a de nombreux cas où la consommation des blés de semences n’atteint môme pas 80 litres par hectare, grâce au bon choix des graines et au semoir. Quoique déjà important, ce résultat n’est cependant pas le seul qui provienne de l’usage de la machine. L’expérience de tous les culliva- teurs de l’autre côté de la Manche' a démontré que les cultures faites en lignes résistent mieux aux intempéries, au froid, au chaud, à l’excès de sécheresse ou à l’excès d’humidité et aux accidents qui en proviennent comme la verse, la rouille, l’échaudage, etc., de plus, les céréales en lignes pouvant être sarclées, débarrassées des mauvaises herbes qui gênent la végétation, prennent un développement plus considérable et fournissent un grain plus abondant, mieux nourri et plus lourd. La résultante de ces effets multiples est de donner un accroissement de produits de 9 p. 100 au minimum; la plus-value de la récolte d’avoine et d’orge est au moins égale, c'est donc en tout pour la Grande Bretagne un excédant net de 140 à 150 millions de francs, qui, réuni à l’économie de semence, constitue un bénéfice réel de 200 millions de francs pour les cultivateurs et une épargne d’égale somme pour le pays, puisque celui- ci serait obligé sans cette ressource d’accroître d’autant le chiffre de ses importations afin de suffire aux besoins delà consommation publique.
En présence de tels résultats, on ne saurait évidemment faire trop d’efforts pour amener en France le môme progrès. Dans les plus mauvaises années, notre pays pourrait se suffire à lui-même au lieu d’avoir à verser périodiquement, comme nous le faisons, 2, 3 et