VI
Allemagne.
En tête des expositions groupées dans le pavillon oriental de l'agriculture se trouvait l’Allemagne. La Saxe, le Wurtemberg, la Bavière, le grand-duché de Bade, le Mecklembourg et les autres États allemands avaient réuni leurs machines et leurs produits à ceux de la Prusse pour ne faire qu’une seule et même exhibition.
L’Allemagne a fait les plus grands efforts pour briller d’un très-vif éclat à l’Exposition de Vienne ; elle avait obtenu une surface double de celle qui avait été attribuée à la France ; le gouvernement prussien avait en outre centralisé entre les mains de ses agents tous les services, et la caisse fédérale avait été largement mise à contribution pour subvenir aux dépenses ; rien n’avait été épargné. D’un autre côté, les gouvernements de chaque État, les provinces, les sociétés locales, les établissements d’enseignement à tous les degrés (universités, académies et écoles pratiques) avaient reçu l’ordre de réunir et d’envoyer à Vienne tout ce qui était de nature à faire honneur à l’agriculture alllemande. Les particuliers avaient été conviés très-instamment à prêter leur concours, et tous avaient rivalisé de zèle pour accumuler dans les galeries du Prater des spécimens de leurs produits et des instruments de leur culture ; les objets du passé même n’avaient pas été omis : aussi l’exposition allemande ressemblait-elle plus à un musée dans lequel tout était arrangé, classé et étiqueté méthodiquement, qu’à une réunion sévère de produits faisant l’objet d’un