XIII
Chine et Japon.
La Chine et le Japon n’ont présenté qu’un matériel agricole informe ; c’est évidemment l’habileté manuelle qui chez les peuples de l’extrême Orient supplée à tout. Les charrues chinoises et japonaises rappellent celles de l’antiquité ; les pressoirs sont grossiers; les norias ne pourraient que rivaliser avec celles des Kabyles; les outils à main ont seuls quelque valeur.
Les produits étaient plus attrayants ; le Japon avait fait autour d’une habitation de propriétaire une exposition spéciale de splendides lleurs bulbeuses ; dans les vitrines on voyait quantité de graines des espèces les plus variées. Des conserves de poissons, de poulpes, d’œufs de poisson, etc., montraient que dans ces lointaines contrées rien n’est perdu de ce qui peut servir à l’alimentation.
On aurait tort de juger de l’état de la culture de ces contrées par l’état arriéré de leur outillage ; le progrès s’y est également manifesté, mais sous une autre forme. Les cultivateurs de l’extrême Orient, qui n’avaient pas à se préoccuper, tant s’en faut, de la question de main-d’œuvre, ont appliqué tous leurs soins au perfectionnement de la plante-outil ; ils ont négligé l’homme et son travail pour s'occuper du travail de la nature. C’est ainsi que par le choix des végétaux et l’amélioration des semences, ils sont arrivés à suftire aux besoins d’une population surabondante, et qu’ils ont fait de la Chine et du Japon de véritables jardins dont le sol ne cesse pas un moment de produire. Ce que la science devait nous révéler dans ces derniers temps, l’observation, cette observation patiente, qui caractérise les Orientaux, le leur avait enseigné depuis des siècles.
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