XII
Brésil.
S’il est un pays au monde qui ait intérêt à attirer vers lui le courant d’émigralion qui enlève à l’Europe un milion d’individus en deux ans, c’est le Brésil. Grand seize fois comme la France, il ne compte que 11,780,000 habitants, y compris 1,400,000 nègres et environ 500,000 Indiens. Il n’a rien négligé à cet effet, et ses galeries, où l’esprit était frappé par l’abondance des échantilons de minéraux et de plantes utiles, tandis que les yeux étaient éblouis par l’éclat des pierres précieuses et du plumage de ses ciseaux, étaient bien faites pour captiver les visiteurs et les engager à se confier aux promesses séduisantes d’une nature si privilégiée.
En réalité, le Brésil a ce qu’il faut pour devenir l’un des premiers pays agricoles du monde. Couvert dans sa plus grande étendue de majestueuses forêts vierges, son sol possède une fertilité toute primitive. Le défrichement fournit par les bois de teinture et de construction le premier capital nécessaire au colon, et ce capital avancé à la terre, elle le rend avec une usure sans pareille.
Grâce à une disposition topographique admirable et à l’abondance des taux, toutes les plantes du globe peuvent trouver place dans cet empire. Dans les latitudes supérieures, sur les plateaux élevés, un climat tempéré favorise le froment, le maïs, le seigle, l’orge, les fourrages, les arbres fruitiers de notre zone et la vigne elle-même. Au sud, le café, la canne à sucre, le coton et le tabac ne le cèdent pour le rendement à aucun autre endroit du monde. On y récolte jusqu’à 4,000 kilogrammes de coton par hectare, 3,300 kilogrammes de café, 150 hectolitres de manioc et 90 hectolitres de maïs. Dans les terres ordinaires, le cotonnier, donnant une moyenne de 2,450 kilogrammes à l’hectare, produit plus qu’aux