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sélevaient-ils au nombre de cent trente-deux. Tout auprès, on voyait quelques belles collections de feuilles de tabac parmi les­quelles il fallait remarquer celles de la Petite-Russie, de la Tauride et du Caucase. Le vignoble russe, dont la production moyenne est de 2 millions dhectolitres, avait fourni de nombreux échantillons de vins provenant de la Crimée, de la Bessarabie et de la Trans­caucasie, déjà présentés dans les expositions antérieures à Paris et à Londres. La betterave commence à faire de grands progrès dans la Russie dEurope, qui compte déjà 300 sucreries environ, occu­pant 65,000 ouvriers et fabriquant 60 millions de kilogrammes de sucre.

Quatre exposants de Varsovie et de Kiew avaient dintéres­santes collections de cocons de vers à soie : cette spéculation sest beaucoup avancée vers le sud ; elle a franchi le Caucase et livre aujourdhui 1 million de kilogrammes de soie au moins. Ajoutons à cela de belles garances, des bois, des toisons mérinos comme en fait la Hongrie. Toutefois les grands propriétaires russes ont com­pris lavantage du type Rambouillet dont ils ont fait de larges im­portations ; sur un total de 42 millions de têtes ovines, les mérinos et métis-mérinos comptent pour 11 ou 12 millions. La production annuelle de laine sélève à 58 millions de kilogrammes.

Citons avec louanges lherbier envoyé par le Jardin botanique impérial et composé des plantes médicinales croissant spontané­ment en Russie.

Il suffira dun mot pour ce qui concerne le matériel. La fabrica­tion indigène se borne aux menus objets, charrues, herses, rou­leaux, quelques tarares, tout cela encore imparfait ; elle laisse, pour les objets importants, les Anglais maîtres absolus du marché. La noblesse exploite ses grands domaines au moyen des appareils les plus perfectionnés et demande à la vapeur le travail qui lui est refusé par les bras. Ne laissons pas cependant sans les citer quel­ques noms de constructeurs. M. Lilpop Rau, de Varsovie, fait d'excellentes charrues en fer ; M. Waraksine construit du même métal une bonne défonceuse ; M. Wisberg reproduit bien la bat­teuse américaine à manège ; enfin M. Lichowsky a très-heureu-