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ÉTATS-UNIS.
C’est par ferme 3,500 fr. et par hectare 55 fr. On peut compter 65 francs au maximum en y ajoutant la valeur des semences.
Ces chiffres sont bien inférieurs, pour l’unité de surface, à ce qu’ils sont en France. Si nous examinons le capital travail, qui est le troisième agent de la production, nous le trouvons encore plus faible relativement. Les Etats-Unis, d’après les dernières statistiques, auraient dépensé, en 1870, en salaires et frais d’entretien des ouvriers, une somme de 1,555 millions de francs. Cette somme, répartie entre les 2,660,000 exploitations existant à cette époque, donne une dépense moyenne de 584 fr. par ferme ou de 9 fr. 30 par hectare, et cependant les salaires sont excessifs aux États-Unis ; la main-d’œuvre fait encore plus défaut que dans nos contrées. Le cultivateur intelligent, versé dans la pratique du métier, gagne aisément 10 à 12 fr. par jour. Dans les districts du Pacifique et dans les territoires non encore érigés en États, sa journée se paye jusqu’à. 25 fr. Le journalier inexpérimenté, qui n’apporte que ses bras sans avoir la moindre connaissance du métier, reçoit en hiver 5 à 6 fr. par jour et 7 à 8 fr. dans les États du Pacifique, pendant la moisson, alors qu’il faut songer à sauver les récoltes à tout prix, la journée n’a pour ainsi dire plus de taux : 7 fr. 70 cent, est la moyenne générale des salaires dans les États du Centre et de la Nouvelle-Angleterre. Il ne faut pas croire d’ailleurs que l’entretien d’un ouvrier agricole justifie ce taux des salaires. Si, à la ville, la vie est très-dispendieuse, à la campagne, elle ne l’est pas beaucoup plus qu’en France; la nourriture est comptée dans les fermes à 1 fr. 50 ou 2 fr. au plus par jour et par ouvrier. La dépense des agriculteurs en salaires équivaut donc à une journée et demie d’homme par hectare exploité ou à 3 journées au plus par hectare en culture.
Ces chiifres sont la conséquence de la situation économique de l’Amérique septentrionale. La terre y abonde et est à bon marché; les colons ne sont pas riches; ils ont peu de capital; la main-
On peut estimer, d’après ces chiffres, qu’il y a 1 tête de bête de travail adulte pour 19 hectares cultivés aux États-Unis, proportion delà culture extensive.
La culture intensive en a le double.