PRODUCTION DU SOL. 139

que celle du Royaume-Uni : ces chiffres montrent combien est grande la marge qui soffre à lagriculture française pour le progrès et quil ny a guère lieu de redouter lavenir pour nous, mais quels progrès à réaliser ! ! !

Si des grains nous passons aux fourrages, nous trouvons des résultats non moins dignes dattention. La production sest ac­crue, dans le Royaume-Uni, non-seulement de la plus-value obte­nue dans le rendement de chaque culture, mais encore de lad­dition de 1,255,000 hectares de terres auparavant improductives. Ces 1,255,000 hectares fournissent en fourrages léquivalent de 4 milliards et demi de kilogrammes de foin valant 400 millions. Laccroissement à lamélioration du rendement donne, dautre part, une deuxième augmentation de 3 milliards de kil. de fourrage. La production totale de 13,361,000 hectares de fourrages, racines, prairies naturelles et artificielles et de pâturages doit être équivalente à 50 milliards de kilogrammes de foin, dune valeur de 4,180 mil­lions de francs, donnant ainsi un produit brut moyen de 310 francs par hectare de fourrages.

En France, les cultures fourragères en y comprenant les betteraves à sucre, les prairies et les pâtures (14,900,000 hect.) fournissent un produit valant deux milliards seulement. Cette infériorité sexplique par la raison que les prairies et les pâturages des îles Britanniques valent nos meilleures prairies, tandis que la statistique française comprend sous le nom de pâtures, dans la plus grande partie de nos départements, des terrains pauvres, secs, abandonnés à eux-mêmes et très-peu productifs.

En réunissant les grains, les fourrages et les autres produits de la culture, on arrive à une production végétale, pour lagriculture anglaise, de 6,600 millions de francs ou de 347 francs par hectare cultivé ou encore de 2,200 francs par individu attaché à la profes­sion agricole.

En France sur 31,700,000 hectares en culture nous réalisons seu­lement 6,420 millions de frans en grains, fourrages, lin, tabac, etc., heureusement notre climat nous donne des compensations; la vigne nous fournit sur 2,321,000 hectares une valeur annuelle de 1,400 mil-