140 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, lions de francs auxquels s’ajoutent les fruits et les légumes de nos jardins, de telle sorte que la production végétale en France doit approcher de 8,580 millions ou de 215 fr. par hectare cultivé et de 1,430 fr. par agriculteur; chiffres encore bien au-dessous de ceux de l’agriculture anglaise.
Mais peu de fourrages sont vendus ; la plus grande masse en est consommée dans l’intérieur des fermes ; une dernière question reste donc à examiner, celle du parti que savent en tirer les agriculteurs anglais. Ceci conduit à faire l’étude du bétail et de son développement.
Le cheval est un animal de travail, la jument reproductrice elle- même laboure, sert et participe à l’exécution de tous les ouvrages de l’exploitation : son poulain vient atténuer le prix de ce concours, il est souvent une source de profits importants ; mais en tous cas il est peu de juments de ferme qui restent sans rien faire : l’effectif des chevaux agricoles est subordonné dans les pays de culture intensive â la somme de travail exigé par l’exploitation. Comme la surface des terres arables, depuis 1866, s’est accrue de 203,000 hectares seulement, il s’ensuit que le besoin de travail n’a pas augmenté dans une très-grande proportion; la statistique de 1873 indique que l’effectif des chevaux agricoles s’est accru en Angleterre de 18,000 têtes, ce chiffre correspond à un cheval pour 11 hectares livrés à la culture : le nombre actuel des chevaux de travail dans le Royaume-Uni est de 1,818,000 animaux, ce qui fait un attelage de deux chevaux pour 20 hectares exploités (terres et prés).
Les cultivateurs anglais emploient relativement autant de chevaux que nous pour leurs fermes, mais c’est là une égalité apparente, car dans une bonne moitié de la France on ne cultive qu’avec des bœufs; d’où il suit qu’en réalité notre agriculture, à surface égale, possède plus d’animaux de travail, elle en a environ un pour 9 hectares; le Royaume-Uni a encore proportionnellement moins d’animaux de trait que les États-Unis, quoique la culture intensive exige une somme de travail bien plus considérable que le système extensif; ces chiffres sont une preuve de la supériorité de la ferme anglaise au point de vue de l’organisation.