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ROYAUME D'AUTRICHE.
çaise; c’est la plus belle et la plus importante région vinicole de l’Autriche (1); les vins blancs y prédominent. Le Tyrol autrichien offre dans la vallée qui descend de Brixen à Vérone un troisième centre de production de vin ; le vignoble y est conduit comme celui de l’Alsace. Le vin blanc y est encore dominant. Le rouge se fait principalement dans l’Istrie, et dans les riches coteaux qui s’étendent de Vienne aux Alpes. Les crus de cette dernière catégorie les plus estimés sont ceux de Voëslau, de Falkenstein, de Matz et de Schrattenthaler ; ils ne manquent pas de qualité et prennent souvent dans les hôtels de Vienne la marque des vins français ; ils ne peuvent toutefois être comparés 5 nos bordeaux et encore moins à nos bourgognes, et, quant à nos vins ordinaires, ceux-ci viendront plutôt faire concurrence aux produits du vignoble autrichien, dans leur pays môme, que d’avoir à en souffrir. Le prix du vin commun est encore très-élevé sur les marchés de Trieste, de Gratz et de Vienne (2), et il est môme étonnant que nos vins du Midi ne cherchent pas à y trouver de nouveaux débouchés. Les vins riches en couleur, alcooliques, se vendent aisément 80 francs l’hectolitre en ce moment, et dans les bonnes années ils descendent rarement au-dessous de 50 francs.
Une mention particulière est due à la belle carte faite par M. le baron de Hohenbriick sur le vignoble autrichien. D’après cet intéressant document et la statistique qui l’accompagne, l’Autriche aurait actuellement 150,000 hectares de vigne pleine, les vignes intercalées avec la culture arable de l’Istrie étant ramenées à leur équivalent en vignoble plein; la production serait de 3,744,000 hectolitres de vin, année moyenne. On voit que celle-ci est encore loin d’approcher de la nôtre ; on constate même que le vignoble autrichien fait peu de progrès, l’excellente bière que produit Vienne faisant une forte et sérieuse concurrence à la consommation du vin.
La Styrie, l’Istrie et quelques parties du Tyrol ont encore fait une
(() Le produit dans une bonne année moyenne est de 40 hectolitres par hectare, la valeur de la récolte s’élève à environ 10 francs l’are, et les frais à 7 fr. 90 cent, ou 8 fr. 7 5 cent.
(2) La récolte des années 1870, 1871, 1872 a été vendue en moyenne de 50 à 110 francs l’hectolitre, suivant qualité.