OUTILLAGE AGRICOLE. 211

sa place naturelle : cest ce que savent bien nos éleveurs champe­nois et bourguignons.

Un mot seulement au sujet des miels et des cires, qui sont de belle qualité. Nous ne parlerons pas de la garance, qui nous pa­raît être condamnée à disparaître par suite de la découverte de lalizarine dans le goudron de bouille.

En ce qui regarde loutillage agricole, il ny a quà répéter ce qui a été dit sur lAutriche. Vingt ans à peine nous séparent du temps le matériel était des plus grossiers ; la charrue rappelait le type reproduit par les bas-reliefs des monuments de lantiquité; comme chez les anciens aussi on dépiquait les grains. Aujourdhui les fermes hongroises sont munies de bons instruments. On y compte 526,000 charrues en fer; les herses en fer sont dun em­ploi à peu près général ; les batteuses à grand travail se rencon­trent fréquemment. En 1863, on ne comptait encore que 194 ma­chines à vapeur dune force de 1,600 chevaux pour usage agricole ; la Hongrie en a maintenant près de 2,000 donnant une force de 14,000 chevaux ! Des milliers de moissonneuses fauchent les ré­coltes; les semoirs se répandent chaque jour davantage. Le pays est bien assurément lun de ceux les instruments perfectionnés sont aujourdhui après lAngleterre, le plus en usage.

Cet important résultat est au manque de bras à la hausse des denrées agricoles, du jour le pays a eu des voies de communi­cation, des chemins de fer et que létranger na plus mis dobsta­cles à ladmission de son blé et de son bétail. Il est encore à la diffusion des lumières et à linfluence des grands propriétaires qui ont suivi lexemple donné par larchiduc Albrecht dans son do­maine dUngarisch-Altenburg. Il a été favorisé par plusieurs mai­sons anglaises qui sont venues y créer des ateliers de construction et par des manufacturiers hongrois qui, stimulés par la concur­rence que les Anglais venaient leur faire au cœur même du pays, ont amélioré leur construction, accru leurs moyens daction et, procédant plus résolûment, nont pas hésité à copier les modèles étrangers. Cest ainsi que se sont vulgarisés les pressoirs Mabile, les trieurs Pernolet, les charrues vigneronnes de Dijon, les hache-