SYSTÈME CULTURAL. 215

Le pays se prête avec la même facilité aux améliorations ; cest une plaine légèrement ondulée qui devient de plus en plus unie en sabaissant graduellement vers le Danube et la mer. Des Car- pathes, descendent vingt cours deau, courant dans la même di­rection pour aboutir au grand fleuve. Celte disposition, qui peut être comparée à celle du flanc dune toiture en tuiles creuses, rend lirrigation merveilleusement aisée. Le Danube, dans son cours inférieur, a formé, par ses alluvions, à une faible distance de ses rives, des bourrelets qui, retenant les eaux à une faible dis­tance de ses rives, ont créé de vastes marécages, fournissant avec abondance de l'herbe et du poisson, et les troupeaux de buffles viennent chercher un abri et de la fraîcheur contre la chaleur du jour.

Cest la grande propriété qui est la règle ; les domaines de 25, 30 et 50,000 hectares ne sont pas rares. Les familles de paysans les exploitent par lots de 6 à 10 hectares, moyennant une redevance fixe en argent et la fourniture dun certain nombre de journées de travail, soit pour labours, soit pour charrois, et de quelques pièces de volaille ou de gibier. Tout cela, dans les bonnes terres, repré­sente environ 30 francs par hectare. Le cultivateur est pauvre et mène une existence pénible. La terre qui ne peut être louée de la sorte est exploitée par les propriétaires, ou directement, ou par lintermédiaire de fermiers généraux, au moyen des journées dues par les colons, et de journaliers supplémentaires si cela ne suffit pas. La culture à vapeur est tellement imposée par ces conditions quelle commence à entrer dans les habitudes.

Le système cultural est encore tout à fait extensif ; blé et maïs, telles sont les deux récoltes quon rencontre partout ; toutefois lorge donne un grain assez estimé et le colza gagne du terrain. Mais nulle part on ne voit encore de prairies artificielles ; la lu­zerne cependant rendrait dincontestables services en subvenant à la pénurie de fourrages qui décime les troupeaux en été comme en hiver. Le rendement moyen des terres dans les bonnes années est de 12 hectolitres de blé, 18 de maïs et 10 de colza ; les labours superficiels ne sauraient assurer davantage. La pratique des la-