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ROUMANIE.

bours profonds et des défoncements du sol tous les trois ou quatre ans rendrait àce pays dinestimables services en permettant de substituer aux maigres pâtures de riches luzernières, et en doublant le rendement des céréales nous en avons fait lexpérience, en Al­gérie, dans des conditions analogues.

Avec le labourage à la vapeur, et par les mômes raisons, le bat­tage à la vapeur est venu simplanter dans ces contrées et, quand on descend le Danube après la moisson, on voit à lœuvre les gran­des machines anglaises, au sortir desquelles le grain est porté sans retard à bord des bateaux amarrés le long de la rive du fleuve. Tout loutillage agricole devra suivre ces transformations rapides. Les constructeurs du pays semblent se mettre en mesure dy répondre, mais ils ont encore bien à faire à en juger par lexposition de R1IM. Walter et Valentin Poizarsky. LÉcole dagriculture de Pan- teleimon, près^Bucharest, sous lhabile direction de M. Aureliano, a beaucoup contribué à faire entrer le pays dans la carrière din­telligente et fructueuse activité il savance à grands pas. La fa­brication française trouverait un terrain propice pour lutter contre les constructeurs anglais et allemands, par suite des profondes sympathies qui régnent ici en notre faveur.

En dehors des céréales il faut encore dire un mot du colza, du chanvre, du lin, et surtout des bois, qui sont très-remarquables. Le vignoble occupe 100,000 hectares et produit, dans les meilleures années, 493,000 hectolitres. Tout se consomme dans le pays et ne mériterait pas lexportation : le vin roumain, comme celui dItalie, manque de bouquet ; il y a beaucoup à faire h cet égard.

Les terres arables valent de 200 à 400 francs : cest la moitié et même le tiers de ce quelles se vendent actuellement en Hongrie ; en friche on ne les estime pas au delà de 100 francs. Les grandes exploitations se louant sur le pied de 15 à 30 francs, lintérêt payé par la terre se rapproche de 7 p. 100 par an, ce que Ton a acheté il y a quinze ans seulement rend aujourdhui 20 à 25 p. 100 du capital engagé. On voit ce que pourraient tirer de pareilles circonstances des jeunes gens entreprenants, capables et munis davances suffi­santes. Il ne manque cependant pas de difficultés : en premier lieu