216
ROUMANIE.
bours profonds et des défoncements du sol tous les trois ou quatre ans rendrait à’ce pays d’inestimables services en permettant de substituer aux maigres pâtures de riches luzernières, et en doublant le rendement des céréales nous en avons fait l’expérience, en Algérie, dans des conditions analogues.
Avec le labourage à la vapeur, et par les mômes raisons, le battage à la vapeur est venu s’implanter dans ces contrées et, quand on descend le Danube après la moisson, on voit à l’œuvre les grandes machines anglaises, au sortir desquelles le grain est porté sans retard à bord des bateaux amarrés le long de la rive du fleuve. Tout l’outillage agricole devra suivre ces transformations rapides. Les constructeurs du pays semblent se mettre en mesure d’y répondre, mais ils ont encore bien à faire à en juger par l’exposition de R1IM. Walter et Valentin Poizarsky. L’École d’agriculture de Pan- teleimon, près^Bucharest, sous l’habile direction de M. Aureliano, a beaucoup contribué à faire entrer le pays dans la carrière d’intelligente et fructueuse activité où il s’avance à grands pas. La fabrication française trouverait un terrain propice pour lutter contre les constructeurs anglais et allemands, par suite des profondes sympathies qui régnent ici en notre faveur.
En dehors des céréales il faut encore dire un mot du colza, du chanvre, du lin, et surtout des bois, qui sont très-remarquables. Le vignoble occupe 100,000 hectares et produit, dans les meilleures années, 493,000 hectolitres. Tout se consomme dans le pays et ne mériterait pas l’exportation : le vin roumain, comme celui d’Italie, manque de bouquet ; il y a beaucoup à faire h cet égard.
Les terres arables valent de 200 à 400 francs : c’est la moitié et même le tiers de ce qu’elles se vendent actuellement en Hongrie ; en friche on ne les estime pas au delà de 100 francs. Les grandes exploitations se louant sur le pied de 15 à 30 francs, l’intérêt payé par la terre se rapproche de 7 p. 100 par an, ce que Ton a acheté il y a quinze ans seulement rend aujourd’hui 20 à 25 p. 100 du capital engagé. On voit ce que pourraient tirer de pareilles circonstances des jeunes gens entreprenants, capables et munis d’avances suffisantes. Il ne manque cependant pas de difficultés : en premier lieu