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sucre a élé supplanté par le café et le coton; sa culture ne s’est accrue que de 10 p. 100 par an. Le produit brut, par hectare, d’une plantation des environs de Rio-Janeiro est de 1,980 francs et les frais de culture de 369 francs. On commence à substituer dans cette culture avec grand avantage et économie les labours à la charrue et les binages à la houe à cheval aux façons à la main.
Quoique en regard de ces trois spéculations les autres puissent sembler insignifiantes, il s’en faut cependant qu’elles le soient en réalité. Citons le manioc de la région intertropicale; le tabac qui, en 1872, avait donné lieu à une exportation de 12,823,000 kilogrammes valant 19 millions de francs ; le cacao de la vallée de l’Amazone, où il croît spontanément; le maté ou thé du Paraguay et du Rio-Grande du Sud, dont l’exportation atteint aujourd’hui 9,500,000 kilogrammes valant 6,270,000 francs ; enfin le caoutchouc du Siphonia elastica , plante spontanée des vallées du Para et de l’Amazone; son exportation, en 1871, avait donné 21 millions de francs.
Malgré tant de ressources véritables, le Brésil n’est pas encore parvenu à s’assurer la confiance des travailleurs en quête d’une nouvelle patrie; des promesses pleines d’exagération ont engendré des mécomptes qui, à leur tour, ont faussé la vérité. Le Brésil n’a qu’à adopter la politique américaine, mettre la terre à la libre disposition de qui veut la cultiver, en assurant la subsistance du colon pour la première période de défrichement, à mettre à sa disposition de bons chemins et des moyens d’instruction, et le rétultat sera le même que dans l’Amérique du Nord.