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Elle les a conduits à ne laisser perdre aucune parcelle de matière fertilisante, à restituer au sol ce qui lui était enlevé, bien plus, à ne jamais se lasser de lenrichir. De lutilisation de tous les détritus de la consommation humaine : urine, vidanges, tourteaux, voire même les corps de ceux qui, nés sur le sol, sy sont développés (un service de bateaux à vapeur les y rapporte de la Californie et de lAustralie, leurs pays démigration). De un admirable aménage­ment des eaux ; de encore le soin de semer presque tout au po- quet afin de réaliser une incroyable économie de graines. La plante levée, le sol est nettoyé avec une attention scrupuleuse ; lengrais humain réduit en poudre est distribué aux moments propices par pincées au jeune végétal ; lui seul a droit à tant de sollicitude ; les parasites ne doivent pas en profiler et sont extirpés avec un soin méticuleux. La même observation a appris à connaître les insectes qui détruisent les ennemis de chaque plante et les remèdes propres à chaque maladie.

11 semble que quant au bétail linfériorité soit décisive pour les Japonais et les Chinois ; ils nen ont presque pas ; mais que lon aille au fond des choses, et lon verra que cela nindique aucunement Finfériorité du système de culture. Une population très-dense exige que le sol ne produise que des grains pour la consommation directe ; si lon venait à en distraire une parcelle pour lentretien du bétail, la population serait réduite dautant. Et la viande obtenue ne saurait faire compensation, car lanimal ne convertit ainsi quune partie des aliments qui lui sont donnés; lautre partie ne sert quà entretenir sa propre vie et son mouvement. De même que la locomotive ne rend que 10 p. 100 du travail représenté par le charbon brûlé, lanimal, quoique bien plus parfait, cause encore une déperdition de 50 p. 100. En fait, il exige 2 hectares pour produire en viande léquivalent de ce que donnerait directement en matière nutritive un hectare en riz, en blé ou en légumes; peut-être en Europe avons-nous exagéré îa production des denrées animales et arrêté ainsi le mouvement daccroissement de la population !

Un seul animal pouvait se conformer aux exigences de lagricul­ture de lextrême Orient, parce que le mûrier qui le nourrit noc-