INTRODUCTION.

détablissement, il faut faire remarquer que malgré le manque de terres allégué par les colons, il existe pourtant en dehors du voisinage immédiat des villes, des terrains non encore livrés à la culture, quil est possible dacquérir en bloc de manière à constituer un domaine. Quant aux achats passés avec les indigènes, partout ou la propriété melk ou la possession arch auront été constatées, ils sont maintenant sauvegardés de toute revendication ultérieure par les dispositions de la nouvelle législation, qui annule le droit de chefaa (sorte de droit de préemption dont lappli­cation est la source de nombreux procès). A proximité des villages il se présente quelquefois des propriétés à vendre dune contenance supérieure à 100 hectares et dont la moitié environ est en culture à la période cé­réale, sur le taux de 300 à 350 fr. lhectare. Dans la même situation, des terrains en broussailles vaudront en bloc 100 à 150 fr. lhectare. Plus loin des centres les prix diminuent de 100 fr. jusquà 50 fr. Avec le sys­tème cultural pratiqué dans le pays, lequel fait dominer les céréales et lengraissement du bétail maigre, le capital nécessaire pour une exploi­tation rurale peut se restreindre de 250 à 300 francs par hectare, com­prenant les bâtiments, le matériel et le fonds de roulement. Aussitôt quon veut introduire les cultures industrielles, il faut un concours de capitaux très-supérieur.

La rente du sol sélève régulièrement en Algérie à 7 et 8'% et sabaisse rarement jusquà 5 % du capital représentant la valeur transmissible de la propriété. En général, elle varie suivant le voisinage des villes, létat de la culture, la richesse des terres, les facilités darrosage. Enterres de si'canm propres à la culture hivernale et assez médiocrement en état, le faux est de 5 à 15 fr. lhectare ; plus rapprochées des voies de communi­cation, dun centre important, leur loyer atteint 15 à 30 fr. Les bonnes terres de culture des environs des villes se louent de 30 à 50 francs. Celles susceptibles dirrigation suivant la situation, labondance des eaux, lap- propriation culturale, ont une rente de 50 francs jusquà 100 francs, quand il ne sagit que de cultures ordinaires ; mais on paie de 100 à 200 fr. pour les bonnes terres à coton, et pour des terres arrosables, propres à la production des primeurs, ou complantées en orangers, la location monte jusquà 800 et 1,200 fr. par hectare.

Les bons travailleurs de la culture sont recherchés en Algérie, car si les salaires ny sont pas très-élevés, cest que la main-dœuvre laisse sou­vent à désirer comme qualité. Les ouvriers intelligents et ayant une con­naissance approfondie de la culture et de la direction des instruments, peuvent facilement trouver une culture à partage qui leur permettra de se créer des ressources personnelles pour se faire plus tard propriétaires à leur tour. 11 faut compter que le petit cultivateur qui veut sétablir sur une vingtaine dhectares a besoin dun capital de 6,000 francs.

Les ouvriers agricoles européens y sont payés à raison de 2 fr. 50,