CINQUIEME GROUPE

INDUSTRIE DES MATIÈRES TEXTILES

C. FIBRES VÉGÉTALES PRÉPARÉES, CORMERIE.

La mise en œuvre des textiles est représentée, en Algérie, par plu­sieurs usines de teillage du lin, dont il a été question en parlant de 1a, production de cette plante (II e groupe, C), et surtout par la préparation du crin végétal de palmier nain (Chamœrops humilis).

Lidée première de faire servir les feuilles de cette plante, spontanée en Algérie (Y. p. 59), à la préparation dun crin pouvant se substituer à celui dorigine animale , appartient à M. Averseng, dont le brevet re­monte à 1847. Cet honorable industriel eut beaucoup de peine à faire adopter sa nouvelle matière, mais la nécessité du bon marché, qui sim­pose de plus en plus, vint à son aide et a fait, depuis, la fortune du crin végétal. Sil ne vaut pas tout à fait le ci*in de cheval, il ne manque pas pourtant de souplesse et délasticité, et en mélange avec celui-ci il rem­plit parfaitement le but pour garnir les articles dameublement et de literie. Il est, en outre, très-sain et nattire pas les insectes. ]

Le traitement du palmier nain sexécute dans des établissements im­portants en tête desquels nous citerons dans le département dAlger, ceux de MM. Averseng, Denizot et Boudon, Mathieu, etc. On achète générale­ment la feuille du palmier après quelle a été peignée. Cest un travail très-simple et qui ne réclame quun outillage insignifiant, auquel on peut employer les femmes et les enfants. Un bon peigneur à qui lon prépare les poignées de feuilles, peut faire, par jour, 45 à 50 kilos de crin sec, ce qui au cours actuel de la filasse brute, à 12 francs le quintal, établit une journée de 5 fr. 50 à 6 fr., avec laide dun enfant de 8 à 10 ans, coupant les queues et assemblant les poignées. Beaucoup de familles indigènes trouvent leurs moyens dexistence dans cette occupation; les hommes allant couper les feuilles et les femmes et les enfants travaillant au peignage. C'est un nouvel exemple du rapprochement des deux races ' 10