DEUXIÈME GROUPE

A. CÉRÉALES

BLÉS

L)e tout temps les blés de lAlgérie ont été lobjet dune grande répu­tation. On sait le rôle important quils ont joué dans la politique romaine lorsque la nourriture de limmense cité impériale reposait sur les récoltes des provinces africaines. Pline, dans son Histoire Universelle, se plaît à rapporter de nombreux exemples de leur fécondité, quil 11 e serait pas difficile de renouveler de nos jours, car laptitude remarquable de cette région à produire des blés estimés sest conservée, même aux plus mauvais jours de son histoire. Au moyen âge comme dans les temps modernes, on voit constamment lexportation des grains figurer comme un des éléments principaux du commerce de lAlgérie, et cette tradition na pu que se développer rapidement sous linfluence de la domination française.

Les blés cultivés en Algérie se distinguent en deux groupes caractéri­sés par les qualités diflférentes de leurs grains ; ce sont les blés durs et les blés tendres.

Le blé dur (Triticum durum , Desf. En arabe Kmah), est particulier au bassin de la Méditérannée, et ayant la conquête il était presque le seul cultivé. Il est par suite admirablement approprié aux conditions cli­matériques et culturales du pays ; se développant sur des sols à peine grattés à la surface, résistant aux vents chauds du sud, saccommodant très-bien des terres argileuses, et se détachant difficilement de lépi. Son grain est allongé et gros, de couleur brune; sa cassure est glacée et dure. Il est un peu plus pesant que le blé tendre ; il nest pas rare den trouver du poids de 86 kilogr. à lhectolitre, mais la moyenne varie de 77 a 80 kilogr. Sa valeur nutritive est supérieure à celle des blés tendres, car il contient une proportion plus élevée de gluten (14 à 16 %), et on peut avancer quil est plutôt plus richement minéralisé en éléments phosphatés et ferrugineux. Les variétés de blés durs les plus répandues sont : celle à barbe blanche et celle à barbe noire. Les grains les plus