QUATRIÈME GROUPE

SUBSTANCES ALIMENTAIRES ET DE CONSOMMATION COMME PRODUITS DE LINDUSTRIE.

A. FARINES^ FÉCULES et PATES ALIMENTAIRES

Farines. Lindustrie minotière, dont limportance croissante en Algérie est un des bienfaits les plus marquants de notre occupation, nétait avant notre arrivée que bien pauvrement représentée. Sous la tente on broie le grain pour faire le cousc-oussou, entre deux meules de 30 centimètres de diamètre à axe commun, et dont la meule supérieure ou tournante est mise en mouvement, à la main, au moyen dun manche de bois implanté dans la pierre. Cest aux femmes quincombe dans la société indigène le pénible labeur de tourner la meule, qui ne rappelle dans nos souvenirs quune application pénale, reste des anciennes coutumes romaines. Les Arabes connaissent pourtant lemploi des moyens mécaniques, car dans les parties montagneuses, et surtout en Kabylie, on rencontre des mou­lins dont limpulsion vient dune roue hydraulique horizontale, sorte de turbine grossière que le courant deau vient frapper obliquement.

Dans les premiers temps de la conquête, la population européenne tirait sa subsistance des farines françaises; mais la production des colons en céréales, devenant chaque jour plus grande, devait amener forcément la création de moulins, qui simposait dautant mieux que, si le combustible manquait, tout le monde, en parcourant le pays, avait été frappé de la facilité dobtenir partout de la force motrice, grâce à lénorme pente des cours deau. Les premières tentatives furent dues à linitiative du gou­vernement, qui cherchait à se procurer à bon marché les farines néces­saires à lentretien des troupes ; mais ces exemples trouvèrent bientôt de nombreux imitateurs, après surtout que la mouture du blé dur eût été démontrée pratiquement par Pierre Lavie, de Constantine.

Cette industrie éminemment féconde et vivace est, depuis quelques années, dans les meilleures conditions de prospérité, quelle accioît sans