SIXIEME GROUPE

INDUSTRIE DU CUIR

.4. OBJETS EX CUIR, CORROIERIE, SELLERIE

Il sest créé en Algérie, dans les grands centres de population, des tanneries appartenant à des Européens, lon prépare de grandes quan­tités de cuirs de bœuf, de veau et de mouton. On y fabrique des cuirs pour semelles, des croupons légers pour chaussures, des tiges de bottes de cavaliers, des veaux cirés pour chaussures, fines, des veaux blancs pour chaussures fortes, des basanes et des cuirs à lanières pour la bour­rellerie. On emploie pour tanner, les écorces du chêne et particulièrement du chêne liège, le tan de lentisque, etc.

Le procédé du tannage chez les indigènes est des plus simples et applique les mêmes substances. Dans presque toutes les tribus on prépare avec du goudron des peaux de bouc, destinées à servir doutres pour con­tenir leau nécessaire aux besoins domestiques. Quant aux peaux dans lesquelles on conserve les vivres et les vêtements, elles sont seulement desséchées et assouplies.

Les tanneries indigènes se trouvent dans les principales villes dAlger, Constantine, Tlemcen particulièrement. Constantine en possède trente- huit à elle seule, et les cuirs qui en sortent jouissent dune certaine répu­tation. La cordonnerie na pas une moins bonne renommée. Elle occupe un millier douvriers, qui peuvent faire chacun quatre paires de souliers dhomme par jour, payés à raison de 50 centimes par paire. Ces chaus­sures ont la semelle en cuir de bœuf, lempeigne en chèvre, ainsi que les garnitures intérieures. Celles de femme, dont lempeigne est en mouton doublé delà même peau, coûtent de 1 fr. 50 à 2 francs la paire. Il sen fait un grand commerce pour la ville et pour lextérieur.

Ces renseignements sappliquent aussi aux villes dAlger et de Tlemcen, dont la fabrication est également estimée.