DEUXIÈME GROUPE.
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articles d’exportation de la ville de Bougie, sa capitale, et elle dût à cette circonstance l’honneur de donner son nom aux chandelles faites de cette matière.
L’abeille se rencontre à l’état sauvage en Algérie et c’est avec elle que les indigènes renouvellent leurs essaims. Elle est un peu plus petite que celle de France. Il est certain que la douceur du climat favorise beaucoup l’apiculture dans notre colonie, et qu’avec des soins bien entendus, elle doit constituer une exploitation très-profitable. Il faut surtout s’y préoccuper de développer une végétation florifère et fructifère pour la saison d’été, qui équivaut à l’hiver des contrées du Nord pour le défaut de nourriture. Il y a toutefois cette différence qu’en Algérie il est possible au moyen de plantations de caroubiers, de diverses labiées ar- bustives, de figuiers, de figuiers de Barbarie, etc., d’arriver à constituer cette époque de l’année, en saison de production, quoique moindre qu’au printemps. On doit apporter aussi beaucoup de surveillance à défendre les ruches contre les déprédations des oiseaux et des insectes. L’hiver, pendant les grandes pluies, on ne laisse pas sortir les abeilles, et on ne leur rend leur liberté que par les beaux jours, très-fréquents d’ailleurs dans cette saison. L’essaimage, qui s’opère d’avril à mai en ce pays, est si prolifique qu’il n’est pas rare de le voir rendre 6 et 7 pour 1, mais ce n’est pas un résultat toujours désirable et le plus souvent on doit s’efforcer de l’entraver, car il se fait aux dépens de la production en miel et en cire. La récolte a lieu en juin. Les indigènes en font quelquefois une seconde à l’arrière saison, mais c’est au préjudice de l’essaim lui-mème. D’après la déclaration de M. Donde, d’Assi bou Nif, au comice agricole d’Oran (enquête De Hon), le rendement varie suivant les années et suivant le mode de récolte : les récoltes partielles, avec des ruches à hausses horizontales, à la Radouan, ou avec celles à cadres verticaux, à la Hubert, donnent de 6 à 8 kilos de miel et de 5 à 6 hectogrammes de cire ; tandis que les chasses, avec les mêmes système de ruches, faites par assolement, produisent de 15 à 20 kilos de miel et 1200 à 1500 grammes de cire.
L’apiculture est encore trop négligée des colons qui n’apprécient pas assez tout le parti qu’on en peut tirer avec de l’application. On cite cependant quelques exemples encourageants de colons qui se sont créés des ressources sérieuses, avec cette branche si intéressante de l’économie rurale.
Quant aux indigènes ils ont grandement besoin d’être familiarisés avec nos méthodes perfectionnés et d’adopter nos modèles de ruches. Ils conservent encore la détestable pratique d’étouffer l’abeille pour obtenir son miel.
Statistique. — Le recensement de 1866, indique comme suit le nom-