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DEUXIÈME GROUPE.

2. Produits principaux.

Les principaux produits des forêts algériennes, ceux qui fournissent un aliment important au commerce dexportation, sont 1° le liège, 2° les bois de construction (marine, bâtiments, traverses de chemins de fer, mer- rains etc.) ; 3° les bois de travail (parquetage, menuiserie, ébénisterie, marqueterie, tabletterie etc.); 4° les résines; 5° les écorces à tan et les matières colorantes.

1° Le liège. Véritable patrie du chêne-liège (q lierais suber ) plutôt en­core que les autres rives du bassin méditerranéen, lAlgérie orientale en renferme une aussi grande quantité que tout le reste du globe et pro­duit un liège dont laqualité, reconnue égale à celles des meilleures prove­nances dEspagne et de Portugal, va en saméliorant avec la culture fo­restière, et surtout par la répétition consécutive des récoltes sur les mê­mes arbres. Il est constant que notre colonie est sur le point de devenir le plus grand centre de la production, du commerce, et même de la mise en œuvre des lièges.

Déjà sur les 141,731 hectares de chênes-liège aliénés, la presque to­talité est en exploitation et en plein rapport. Il en est sorti dans les der­nières années antérieures à 1871(1), environ 1,250,000 kilogrammes de liège en planches, à peu près la quantité que la France tire annuelle­ment de létranger pour alimenter ses fabriques de bouchons, concurrem­ment avec les lièges récoltés en France même ; presque aussi le même poids en liège brut que le liège ouvré qui sort des ateliers français, et pas beaucoup moins que nos importations annuelles de bouchons.

On verra'plus loin quelle extension est réservée à ce produit, dont lem­ploi pour le bouchage se répand chaque jour avec lusage et le commerce des vins et liqueurs, et dont les autres applications tendent également à se multiplier.

2° Les bois de construction : Les différentes espèces de chênes sont pro­pres à la construction ; le chêne vert (quercus ilex) et le chêne zéen sont (Q. Mirbeckii)les plus estimés, ce dernier est maintenant mieux apprécié ; son défaut plus apparent que réel, de se tourmenter en séchant peut être aisé­ment corrigé, tout au moins atténué, et ne lui enlève rien de la supériorité quune densité et une ténacité supérieures lui assurent sur les chênes de lEurope. Les turcs lemployaient beaucoup pour la construction de leurs vaisseaux. 17,536 hectares de massifs de chênes-zéen et à feuilles de châ- taigneir (Q. castaneafolia) sont en exploitation et fournissent surtout dexcel­lents bois de marine, merrains et traverses de chemin de fer. Le chêne vert et le chêne zéen remplaceraient avec avantage le chêne de France

(1) Lexportation totale du liège s'est élevée en 1871 à 1,550,000 et eu 1872 à 2,091,000 Wilos.