EXPOSITION TEMPORAIRE.

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dorangers et citronniers sont plus étendues dans le département dAlger que dans les deux autres. A Blidah, elles occupent environ 200 hectares, puis viennent dans lordre dimportance, celles de Coléah, Boufarick, Cherchell. On évaluait, en 1867, le nombre des orangers eu état de production, dans le département, à 102,000, produisant 34 millions doranges, dont un tiers était susceptible dêtre livré au commerce. Dans le département de Constantine, les orangeries, comprenant aussi les autres arbres du groupe, comptaient à la môme époque 37,552 arbres en rapport, en partie sur les territoires de Bône et Philippeville. Dans le département dOran, ils ne sont nombreux quautour de cette ville.

On estime le produit des orangeries de Blidah de 1,000 à 1,200 fr. par hectare ; dans la plaine et chez les Béni Moussa, les arbres sont plus grands, il peut aller jusquà 1,500 et 2,000 fr. On vend sur pieds aux acheteurs pour lexportation de 10 à 15 fr. le mille. Les grosses, hors choix, se paient jusquà 50 et 60 fr. le mille. Ces prix ne représentent que le tiers des autres frais nécessités par la cueillette, lemballage et le transport à Alger.

La culture des arbres fruitiers a été aussi beaucoup répandue par les colons, qui sattachent généralement à former un petit verger dans les dépendances de leur habitation. Beaucoup de ces arbres sont plantés dans les orangeries et profitent des arrosages fréquents quon leur donne. En outre des figuiers, abricotiers, jujubiers, de la vigne dont on a déjà parlé, il faut citer parmi les fruits indigènes : les figues de Barbarie, qui fournissent à larrière-saison un aliment très sain, dune grande res­source pour les arabes comme pour la population européenne, car au prix de cinq à dix centimes la douzaine, cela représente une masse pul­peuse de près de 400 grammes contenant 7 à 8 0/o de sucre. Puis larbouse ( arbutus unedo, l., en arabe Sassenou), à la baie parfumée, sorte de fraise sauvage que les enfants recherchent dans les broussailles ; la grenade ( punica granatum , l. Reumman) aux fruits volumineux, à la pulpe acidulé et acerbe,rafraîchissante et préservatrice des dyssenteries; les amandes du pin parasol ( pinus pinea , l. Zkoukou), etc. Parmi les fruits communs avec lEurope, on trouve la pêche {amygdalus persica, l., en arabe Khoukh) qui est souvent attaquée par les vers et dont larbre a peu de durée ; les poires ( pyrus communis , l. Lendjass) qui ne réus­sissent à peu près bien que dans la montagne ; les pommes {pyrus malus , l. Teffah) supportant un peu mieux la chaleur, mais préférant lexposi­tion des premiers gradins de lAtlas ; la cerise {prunus cerasus , L. H um el Mlouk) qui est absolument dans les mêmes conditions, ainsi que le groseiller et le framboisier; le prunier {prunus domestica , l. Berkouic et Aïn) dont le succès est complet dans la région des hauts plateaux ; on voit au Hamma de Constantine de magnifiques pruniers reine-claude plantés depuis près dun siècle par les indigènes, et qui donnent dexcellents

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