4 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES,
ses besoins; chaque année, ce sont de nouveaux matériaux que la chimie lui apprend à utiliser; chaque année, ses déchets diminuent et elle parvient encore à en extraire de nouveaux produits au profit de l’industrie ou de l’agriculture : qui ne connaît aujourd’hui ceux que l’on tire des résidus de la distillation de la houille et qui donnent une fois de plus raison à celte belle définition du charbon minéral : « un rayon de soleil condensé , solidifié avec sa puissance calorifique et les splendeurs de ses couleurs. »
Non, l’agriculture n’a pas réalisé d’aussi étonnants progrès; elle est restée plus terre à terre, plus humble dans la manifestation de ses découvertes! Mais, est-ce sa faute? et les reproches qu’on ne cesse de lui adresser pour cela sont-ils mérités?
Quand on compare l’agriculture à l’industrie, on oublie que celle-ci procède différemment que celle-là. Le but est sans doute le même, la satisfaction des besoins de l’homme ; mais les moyens sont bien autres.
Dans l’industrie manufacturière ou minière, les forces mises en jeu sont relativement limitées et toutes à la discrétion de l’homme : il est maître du travail. Dans une filature, par exemple, que fait l’industriel afin d’accroître la masse de fil fabriqué? Pour la matière première, il n"a qu’à en acheter; si le marché est insuffisant, il élève ses prix, il active la production, stimule le commerce des transports ; au besoin, il recherche de nouvelles sources à exploiter: c’est une question d’argent, il n’y a là rien d’embarrassant. Pour le travail du filage, s’il n’a pas un nombre de bras en rapport avec ses besoins, il s’adresse à la mécanique pour obtenir un métier, à l’aide duquel une femme puisse filer beaucoup plus. La machine une fois conçue, il n’y a plus, pour lui, qu’à produire la force nécessaire pour faire mouvoir les organes appelés à remplacer le doigt de l’ouvrière. S’il a 20,000 ou 30,000 broches dans l’usine, il n’a qu’à produire la force que dépenseraient 20,000 ou 30,000 femmes pour étirer le coton, en tordre le brin et le rouler sur la bobine : or, cette force n’est pas considérable et rien n’est plus facile que de se la procurer.
Dans la métallurgie, il en est encore de même ; toute la question