fi CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

de cheval ; et ce calcul est applicable à toutes les cultures à peu de

différence près.

En dautres termes, tandis que pour lexploitation dune ferme de 100 hectares, lagriculteur ne consacre guère que le travail de 8 à 10 chevaux de trait et dune dizaine douvriers, la nature lui fournit en force, léquivalent de ce que lui donnerait une machine à vapeur de 1,300 chevaux travaillant sans répit ni relâche durant la période végétative.

Mais ces forces gratuites, lagriculteur nen a pas, tant sen faut, la libre disposition : ce ne sont plus des puissances immuables, comme la pesanteur, qui agissent simplement et à la moindre sol­licitation. Elles sont au contraire multiples, ondoyantes, capri­cieuses on pourrait dire, et le cultivateur ne peut la plupart du temps, que les regarder agir. Est-il surprenant quaprès cela les progrès soient si lents, si peu sûrs. Examinons maintenant quelle voie ils ont suivie pour faire sentir leur action à des puissances aussi complexes que libres dans leurs allures.

Le travail que commande lhomme nentre, on vient de le voir, que pour une quantité bien minime dans la production agricole; il compte à peine pour 4 à 5 millièmes. Quels que soient par consé­quent ses efforts, le cultivateur ne pourra jamais arriver à des résul­tats comparables à ceux de lindustriel; car si le sol est lusine et si la plante représente pour lagriculture la broche du ülateur, cet outil qui sert à condenser et à transformer sous une forme utile à lalimentation ou aux autres usages de lhomme, les matières pre­mières contenues dans latmosphère et dans la terre, ne saurait être multiplié indéfiniment sur le même terrain : un hectare ne peut en porter quune quantité déterminée; cest la place qui manque au cultivateur; ni la matière première, ni la force ne font défaut. La matière première remplit lOcéan, constitue lat­mosphère, couvre la terre et forme sa masse. La source en est iné­puisable, elle se régénère sans cesse. Quant aux forces, elles sont pour ainsi dire incommensurables. En effet, le soleil déverse sur le globe une quantité de chaleur équivalente à celle que produirait la combustion dune couche de houille de 25 centimètres dépais-