ÉTAT DE LOUTILLAGE AGRICOLE. 7

seur recouvrant la surface entière des terres et des mers; elle est telle, quelle suffirait pour fondre une couche de glace de 30 mètres dépaisseur. La portion de cette masse de calorique que reçoit chacun de nos hectares de terre, serait capable de fournir 1 mil­lion et demi de chevaux-vapeur en activité pendant 24 heures ou 4400 chevaux-vapeur travaillant toute lannée !

Les plantes-outils qui recouvrent un hectare sont donc bien loin demployer cette force immense au profit de la production ; elles en utilisent à peine la millième partie, cest-à-dire que, toutes choses étant égales dailleurs, il nous faudrait par hectare mille fois plus de plantes-outils que nous nen pouvons cultiver pour absorber toute la force que la nature met si libéralement à notre disposi­tion. Or, il y a une impossibilité absolue, puisque le végétal, pour se développer, a besoin dun certain espace.

Mais, si lagriculteur rencontre celte première difficulté, il peut au moins faire, comme lindustriel, étendre sa fabrique en mettant en valeur les terres incultes. Nous avons encore de 6 à 7 millions dhectares incultes en France. En les abandonnant ainsi, cest comme si nous laissions sans emploi la force dune machine à vapeur de 80 millions de chevaux. Le propre dune société bien organisée est dutiliser toutes les ressources naturelles qui existent à sa portée ; la mise en valeur des landes est donc un grand progrès à réaliser.

Lindustriel ne se borne pas à agrandir ses usines quand il veu accroître sa production, il cherche encore à augmenter le rende­ment de sa fabrication, en prenant des machines plus perfection­nées, en installant chez lui loutillage capable, pour une dépense donnée, du plus grand effet utile. Lagriculture doit suivre la même voie et améliorer son outillage avec tout autant de soin.

Mais la plante-outil est-elle perfectible? Est-il dans le pouvoir de lhomme de réagir sur son organisme, sur ses aptitudes, au point quelle puisse fabriquer une plus grande masse de denrées? Il ny a aucun doute à cet égard. Toutes les espèces végétales nont pas la même faculté dassimilation ; il en est des plantes comme des animaux : les unes ont un pouvoir considérable, les autres répon-