8 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES,
dent à l’outillage d’un état peu avancé. Il y en a qui exigent une grande somme de chaleur pour mûrir et fournir les produits qu’elles fabriquent; d’autres en demandent beaucoup moins pour produire la même quantité de matériaux. Les savants ont en quelque sorte donné la mesure de la puissance d’assimilation des espèces, par le nombre de degrés de chaleur qu’exige chacune d’elles pour arriver à maturité. Les chiffres connus présentent des écarts assez considérables; il est probable que ceux-ci durent être, dans les âges passés, bien plus grands, et qu’à l’époque de la formation des immenses dépôts de charbon minéral, il y eut des végétaux doués d’une puissance d’assimilation du carbone supérieure à celle des plantes de l’époque actuelle.
Le cultivateur doit évidemment rechercher en ce cas et introduire dans sa culture, les végétaux capables de rendre le maximum d’effet utile en fonction de son sol et du climat dont il jouit. C’est là le but et Futilité des recherches de l’acclimatation.
Mais dans la môme espèce, la plante est elle-même susceptible d’être perfectionnée ; telle variété produit plus que telle autre ; dans la même variété, tel sujet prend un développement considérable et à côté de lui, tel autre reste chétif. La plante, considérée comme outil, doit être améliorée de façon à ce que, au lieu d’utiliser un millième seulement des forces naturelles, elle soit capable d’en utiliser davantage, et que toutes les inégalités de puissance productive entre les végétaux disparaissent. Pour cela, il faut appliquer la méthode qui réussit dans l’amélioration des espèces animales. Il faut procéder par la sélection et une culture rationnelle et persévérante. Les travaux de MM. Yilmorin ont fait voir les avantages importants qu’on peut réaliser sous ce rapport : Hallett, Georges Hope,Lawes, Lawson, etc., ont obtenu, par un choix judicieux des porte-graines, par une culture soignée de leurs semences, des variétés de céréales dont la puissance productive, toutes choses égales d’ailleurs, a été notablement accrue. Un cultivateur français, M. Desprets, a exposé des betteraves (cet outil par excellence à l’aide duquel l’homme fabrique si avantageusement du sucre avec les éléments de l’atmosphère et de l’eau), dont la puissance produc-