BUT DE LEXPOSITION.

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Tel était le but de ces balles de coton empilées comme un trophée en tête des galeries américaines, de ce magnifique ar­brisseau couvert de capsules soyeuses comme si les flocons de neige sy étaient condensés : tel était le but de cette riche collec­tion de tabac du Kentucky; de lexposition de produits agricoles? de fruits, de légumes faite par la compagnie du chemin de fer du Grand-Pacifique qui a tant de terre à vendre et à coloniser; de lexposition du gouvernement, des états, des villes, des communes rurales, qui faisant étalage des immenses ressources consacrées par ce pays à léducation de l'enfance et des adultes, offraient un nouvel appât aux Européens et provoquaient lémigration.

Des échantillons de sels, de minéraux, de marbre, de houille, de schistes, de pétroles, des vues pour montrer la richesse du pays au point de vue des mines, voire même du pittoresque et de la splen­deur de la nature dans ces montagnes.... rien ne manquait pour allécher les visiteurs et les attirer vers ces contrées comme vers un Eldorado sans pareil. Voilà pour la colonisation.

Dans le hangar qui servait dabri aux machines, on ne trouvait guère, en dehors dune grande collection de machines à coudre, que des moissonneuses et des faucheuses, cest-à-dire les instru­ments que les Américains manufacturent sur une vaste échelle et qui sont pour eux lobjet dun commerce considérable. Pour les semoirs, les charrues, les houes, on ne les y voyait quen petit nom­bre, les fabricants sachant bien quils ne sont pas en état de faire concurrence pour ces articles, aux usines de lEurope. On y rencon­trait des tondeuses de gazon, de belles collections doutils en acier, tels que pelles, fourches, faulx et râteaux dune légèreté et dune solidité remarquables : ce sont toujours des articles dexpor­tation.

pour un État, cest-à-dire du capital humain. La France est entrée dans le chiffre de ces émigrants pour 255,000, les îles Britanniques, pour 3,857,000 et lAllemagne pour 2,367,000. A chaque révolution ou grandeise survenue en Europe cor­respond une augmentation notable dans lémigration vers les États-Unis, ainsi les événements de 1870 ont été favorables aux États-Unis. Lémigration eu­ropéenne a été en 1871 de 1,000 personnes par jour; en 1872, ce nombre a été dépassé, il sest élevé à 449,030 individus.