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ETATS-UNIS.
métropole en proie aux intrigues de toutes sortes. Une politique fatale ne permit même pas aux victimes de la révocation de l’édit de Nantes de retrouver, à quelques égards, une nouvelle patrie au Canada. Les malheureux fugitifs durent aller aider de leurs lumières, de leur expérience, à la puissance de nos voisins et préparer la prospérité et la grandeur de nos ennemis !
Quant aux colons, ils étaient, à quelques exceptions près, des fils de famille et des soldats, venus à la recherche des moyens de faire fortune; c’étaient des hommes au cœur vaillant et généreux, mais malheureusement, négligeant le défrichement des terres, ils préférèrent les profits et les aventures de la chasse; tous furent d’intrépides trappeurs ; les lacs et les épaisses forêts n’eurent pas de danger qu’ils ne bravassent. Ils ne se laissèrent point arrêter par les cataractes des fleuves. Toujours à la recherche des périls, ils furent en lutte continuelle avec les sauvages auxquels ils disputaient le gibier; courant partout ils arrivèrent jusqu’aux bouches du Mississipi, mais ne se fixèrent nulle part, car on ne peut appeler établissements les quelques fortins qu’ils construisirent çà et là sur d’immenses espaces au milieu et à la merci des tribus hostiles. La famille ne put se constituer d’une façon sérieuse avec une existence aussi aventureuse.
Ce fut la première faute; elle pouvait être cependant réparée, comme elle le fut plus tard, par la race énergique qui l’avait commise, faute d’une direction convenable au début; mais il y en eut une autre qui réagit d’une façon autrement désastreuse sur l’avenir du Canada.
Tandis que les colons de la Nouvelle-Angleterre restaient oubliés dans leur coin, se gouvernant à leur guise pour se voir soutenir victorieusement le jour que la métropole fit mine de s'ingérer dans leurs affaires, le Canada, après avoir été tyrannisé, réglementé et exploité de toutes les manières, était odieusement abandonné et livré à l’Angleterre. A partir de ce moment, au lieu de recevoir le bienfait d’institutions libres, d’être débarrassée des entraves qui Létreignaient, de l’esprit de réglementation qui la paralysait, la colonie vit les obstacles à son développement, se multiplier en-