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ETATS-UNIS.
a pris le plus de développement dans les dix dernières années ; en vingt ans sa production a doublé par suite du doublement de la surface ainsi occupée; elle a atteint, en 1870, le chiffre de 94 millions d’hectolitres. Le rendement moyen est encore celui de la culture extensive : il varie enlre 10 et 11 hectolitres par hectare. Le montant des exportations en grain et farine des États- Unis s’est élevé, l’an dernier, à 350 millions de francs. Il y a là un progrès considérable réalisé, progrès qui ne laisse pas d’inquiéter les producteurs français, bien à tort assurément ; car les cultivateurs américains ont de grands frais à supporter, des transports onéreux à effectuer, une main-d’œuvre coûteuse à payer, et ne peuvent, dès lors, envoyer sur nos marchés leurs blés qu’autant que les cours atteindront des prix qu’il serait fâcheux de voir dépasser dans l’intérêt général. Us n’apparaîtront sur le continent que lorsqu’on aura besoin d’eux : ils n’arriveront jamais dans les années moyennes, et à plus forte raison dans les temps d’abondance, quand la production locale suffit aux besoins de la consommation. Croire autre chose serait contraire aux faits et se créer des craintes purement chimériques. Il en sera des blés du Grand-Ouest et de la Californie comme de ceux de la Hongrie et de la Russie dont on faisait naguère un si grand épouvantail. Ces grains devaient faire tomber le prix du froment à 10 et 11 fr. l’hectolitre! L’expérience a montré combien cette erreur est grande. L’arrivée libre des grains étrangers maintient les prix dans des limites raisonnables. Elle a clos l’ère des famines, des prix de disette; voilà tout : peut-on s’en plaindre?
La production de l’avoine aux États-Unis est à peu de chose près la même que la nôtre : elle est de 80 millions d’hectolitres.
Pour la culture des pommes de terre, les Américains présentent forcément, en raison du système extensif de leurs exploitations rurales, un état d’infériorité marquée sur les États de l’Europe. Ils n’en produisent actuellement que 42 millions d’hectolitres par an, tandis que la France en récolte le double, et l’Allemagne, le quadruple;