PROGRÈS AGRICOLES.

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Mais le grand triomphe de lagriculture des États-Unis, ce sont ses cultures industrielles. Tandis que dans lAmérique espagnole, les colons avaient la fièvre des métaux précieux et ne soccupaient que de la recherche de lor et de largent, tandis que ceux du Ca­nada cherchaient dans les produits de la chasse et dans le commerce des fourrures le moyen de gagner de largent, les pionniers des États-Unis avaient le bonheur dintroduire, dès les premiers jours de la colonisation, dans leurs cultures, une plante admirablement appropriée à leur sol et à leur climat, le tabac. Leurs gouverneurs, comprenant que la*base la plus solide pour assurer le développe­ment du pays était le capital acquis par le travail agricole et quil ne suffit pas dassurer aux habitants leur subsistance, en favorisèrent la culture de tout leur pouvoir. Grâce à elle, les agriculteurs ont pu acquérir ce qui manque le plus à toute colonie naissante, le capital , et lAmérique y a trouvé les premiers éléments de sa pros­périté et de son commerce au dehors : le coton est venu ensuite sjouter à cette plante, à la fin du dernier siècle, et a doté les Étals du Sud de la plus riche culture industrielle qui soit au monde.

Après la guerre de lIndépendance, ces deux cultures éminem­ment productives prirent une nouvelle extension et atteignirent bientôt les plus grandes proportions.

En 1860, la production du tabac sétait élevée à 217 millions de kilogr. et donnait lieu à une exportation de 82,236,000 fr. dans la même année.

La culture du coton était arrivée à des chiffres encore plus ex­traordinaires. Elle ne fournissait pas moins, cette même année, de 1,065,400,000 kilog. de coton qui, exportés presque tout en Europe, rapportaient aux États-Unis une somme de 1 milliard de francs.

La guerre de Sécession a compromis un moment cette pros­périté inouïe : les plantations avaient été dévastées, les bâtiments incendiés, les magasins pillés et détruits. Ces maux étaient déjà bien grands ; la paix vint encore les accroître ! Labolition de lesclavage enleva aux planteurs les bras qui leur étaient indispen­sables. Les nègres émancipés et abandonnés à eux-mêmes, déser-