PROGRÈS AGRICOLES. 81

cet animal tend à prendre des proportions de plus en plus consi­dérables ; elle a déjà donné naissance à dimmenses établissements industriels de tuerie, de salaison et de fumage.

Ainsi les États-Unis qui, il y a vingt ans, nexportaient que du coton et du tabac, sont arrivés à pouvoir envoyer au vieux monde en 1870 les denrées agricoles suivantes :

Lard, jambon, viande fumée pour 235 millions de francs ;

Céréales.

. 400

Coton.

. 1,093

Tabac.

. 110

Divers.

. 60

soit en tout pour 1 milliard et 900 millions de francs de produits de leur sol.

Et ce pays a encore devant lui dimmenses espaces ; il a à peine en culture le dixième de son territoire. Son système dexploitation est encore essentiellement extensif ; on peut juger, des progrès ac­complis en cinquante ans, tout ce que lavenir lui réserve de puis­sance.

La présence dune race entreprenante, issue dune souche dhom­mes austères, de mœurs sévères, animés dune grande foi religieuse, doués dune grande indépendance de caractère, attachés au sol, aimant à le cultiver, déterminés surtout à créer dans leur nouvelle patrie une société virile daprès leur image, telle est la cause pre­mière du développement des États-Unis. Les mœurs ont pu chan­ger depuis, les sentiments ont pu se modifier plus ou moins; mais le fond du caractère na pas disparu ; les assises de granit sur les­quelles repose lédifice existent toujours et répondent de sa solidité comme de son avenir !

Les autres causes qui ont favorisé cette évolution qui lient du prodige, sont :

Labondance presque illimitée dune terre propre à la culture avec un climat propice ;

Lexistence dune législation donnant à tous, sans distinction, les plus grandes facilités pour acquérir de la terre à très-bas prix, fa-

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