88 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, sayées en France. Le prix des semences de ces diverses variétés de betterave était au moment de l’exposition de 1 fr. à 1 fr. 50 le demi-kilog.
Les collections de pommes de terre étaient très-complètes : nous citerons parmi les espèces les plus estimées, la Dalmahon , la pomme de terre Ilcgeni d'Ecosse, la Victoria et la Paterson. Le prix du plant de ces dernières variétés était de 30 à 40 fr. l’hectolitre suivant le choix : la vitrine de M. Carter contenait en outre un spécimen de pomme de terre de forme ovale, très-grosse, à peau rouge clair, assez fine, et désignée sous le nom de Nouvelle pomme de terre d'Amérique. Cette sorte aurait l’avantage de donner de gros rendements, d’être d’excellente qualité et de mieux résister que les espèces connues aux attaques de la maladie. Malgré tous ces mérites, nous n’en recommandons l’introduction qu’avec une extrême prudence. Il faut se méfier des variétés nouvelles et des végétaux exotiques à moins qu’on ne soit parfaitement sûr de leur provenance. Dans ce cas particulier, nous avons à nous préserver de l’envahissement de la Doriphora decem lineata, insecte parasitaire qui cause dans l’ouest et le centre des États Unis la ruine des plantations de pommes de terre. Nous savons ce qu’il en coûte d’introduire inconsidérément des plantes étrangères; la destruction de centaines de milliers d’hectares de vigne par le Phylloxéra vastatriæ est pour nous un triste enseignement; l’envahissement des prairies artificielles de la Styrie par le Galinsoga parviflora nous offre un autre exemple des inconvénients de l’introduction d’une espèce nouvelle, avant d’avoir préalablement bien étudié son mode de développement et de vie. Cette plante originaire d’Amérique a été apportée il y a quelques années, d’abord en Hahovre, puis au jardin botanique de l’École polytechnique de Gratz : il a suffi d’un seul pied, pour empoisonner, comme nous l’avons constaté, la contrée d’une mauvaise herbe, tiès-préjudiciable au trèfle et à la luzerne et qu’il est extrêmement difficile d’extirper.
VElodea Canadensis, introduit de la même façon, obstrue aû- jourd’hui tous les canaux et les rivières de l’Écosse, de la Hollande et de l’Allemagne, obligeantà de coûteux et incessants travaux de eu-