102 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, notre pays surtout pourra profiter, à cause de la grande division de la propriété.
M. James Howard, en réalisant ces perfectionnements, a de nouveau bien mérité de l’agriculture : c’est pour récompenser ses remarquables travaux non-seulement pour la question du labourage à la vapeur, mais pour tout ce qui concerne les autres parlies de l’outillage agricole, que le Jury de Vienne lui a accordé la plus haute distinction dont il pouvait disposer : le diplôme d’honneur.
Les locomobiles routières ont fait également quelques progrès ; elles sont devenues remarquablement maniables. — La machine présentée par MM. Aveling et Porter, ingénieurs à Rochester (comté de Kent en Angleterre), a manœuvré avec une extrême facilité devant le Jury; elle a marché avec des vitesses variables en obéissant à la main de son mécanicien aussi facilement que le cheval le plus docile, à la bride de son cavalier : cette machine munie de son fourgon tourne avec aisance sur elle-même dans un rayon de 8 à 10 mètres. — Les avantages des locomobiles sont connus, ils consistent dans une grande économie sur les frais de transport des matières lourdes ; il résulte en effet d’un rapport de M. Anderson, ingénieur de l’arsenal de Woolwich, que le coût du transport journalier de 150 tonnes sur un parcours de 16 kilomètres revient avec des chevaux à 130,€00 francs par an, tandis qu’avec une locomobile routière il n’est que de 50,000 francs en moyenne. Quand le retour se fait à vide, le prix de revient par tonne et par kilomètre est de 15 à 16 centimes pour la traction à la vapeur; il est de 28 à 30 centimes pour le transport par chevaux. L’avantage est plus considérable si le retour peut se faire avec une égale charge, car dans ce cas le prix descend à 8 centimes par kilomètre et par 1,000 kilogrammes, tandis qu’il ne varie pas notablement avec les chevaux puisqu’il faut en augmenter le nombre dans ce cas et faire relai. Ces machines sont évidemment appelées à rendre de grands services pour les transports des betteraves aux sucreries, transports qui sont si difficiles, défonçent les chemins et ne permettent pas souvent aux cultivateurs de faire à temps les travaux de culture, puisque tous leurs attelages sont absorbés par le voiturage des ra-