106 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, pansion ou dexcentriques, qui permettent de régler ladmission de la vapeur de façon à donner toute la force dont la machine est ca­pable ou de la réduire, suivant les besoins, aux deux tiers, à la moitié, ou même moins quand le travail à effectuer nen demande pas da­vantage.

Toutes ces améliorations ont eu pour résultat de faire des ma­chines fonctionnant plus régulièrement et ne dépensant de com­bustible quen raison du travail réel effectué : la force se trouve produite plus économiquement. Ces appareils sont arrivés à ne plus dépenser quune quantité minime de combustible, à travailler avec une réelle perfection, aussi leur construction exige-t-elle des soins plus minutieux et des ajustages dune plus grande précision « que par le passé; mais par contre forcément leur prix reste élevé ; et il a plutôt augmenté que diminué depuis 1867.

Les batteuses anglaises exposées étaient presque toutes des machines à grand travail et constituaient assurément avec les loco- mobiles la partie la plus remarquable de lExposition agricole du Prater. Elles reçoivent la gerbe et livrent le grain parfaitement nettoyé, divisé suivant la qualité, en trois ou quatre catégories dis­tinctes, mises en sac séparément ; il ny a plus quà lier les sacs et à les porter au marché. De son côté, la paille, au sortir du secoueur, est enlevée à laide dune machine qui est devenue une partie inté­grante des grandes batteuses, transportée au grenier ou sur la meule à telle hauteur quil est nécessaire. Avec une force de 8 à 10 che­vaux, on peut battre de 3 à 400 kil. de gerbes à la minute et ob­tenir de 250 à 300 hectolitres de blé en une journée de 10 heures.

Si au point de vue du travail, ces ingénieuses machines étaient aussi complètes que possible, il y avait cependant un point sur lequel elles nétaient pas tout à fait irréprochables : elles navaient pas la solidité désirable pour faire un long service.

Exposées à des chocs violents et continus, à un mouvement de trépidation dont lintensité croît avec laccélération du travail, les grandes batteuses, par la force même des choses, se fatiguent beau­coup ; les pièces de bois qui en forment la carcasse, chauffées, puis refroidies, mouillées et desséchées alternativement, tepnent sans