132 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, crée à la production des grains et des racines est restée à peu près stationnaire ; il y a plutôt tendance à la diminution : de même, ce ne sont pas les terres arables qui ont le plus gagné à la mise en valeur des terres incultes; la charrue na conquis que 203,000 hectares, tandis que les prairies naturelles et les pâturages per­manents se sont accrus de 883,500 hectares : actuellement les 18,956,500 hectares exploités par les agriculteurs du Royaume- Uni comprennent :

Terres arables (jardins non compris).. 9,446,000 liect.

Prés naturels et pâturages. 9,439,000 hect.

Il y a presque exactement autant de prés que de terres arables ; celles-ci à leur tour se divisent à peu près par moitié entre les cul­tures fourragères et les grains ; on y trouve en effet :

Fourrages annuels, prairies artificielles et racines. 4,541,000 h.

Céréales et féveroles (pois) compris. 4,615,000

Jachères. 293,000

Les 3/4 du sol cultivé se trouvent donc consacrés, dans les îles Britanniques, à la production des fourrages; moins du 1/4 est em­ployé à faire des céréales.

Cette prédominance des cultures fourragères, qui saccentue de plus en plus, est lun des traits caractéristiques de lagriculture anglaise.

En agissant comme ils le font, les cultivateurs obéissent à une loi naturelle et à une loi économique : ils emploient, comme outil, pour la fabrication de la matière végétale, la plante qui, dans leurs con­ditions de sol et de climat, est capable de condenser le maximum de produits utilisables; leur atmosphère toujours chargée des va­peurs de lOcéan, la chaleur tempérée qui règne presque toute lannée dans leurs campagnes, y rendent la croissance de lherbe el des racines fourragères très-luxuriante; nulle plante ne se développe aussi bien à beaucoup près dans leurs terres que les graminées et les légumineuses des prairies ; avec raison ils en ont fait les outils de leur fabrique, dans les terrains bas, à sol argileux, très-fort, dune