134 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, c’est de quelques centièmes pour 100 seulement, il en est de même pour le seigle. Enfin la culture pastorale ou semi-pastorale est tellement simple, cause si peu de soucis et de mécomptes qu’il est bien naturel que les cultivateurs, dans ces temps difticiles, sous la menace de grèves qui tendent à passer des ateliers des villes dans les champs des fermes, cherchent à réduire l’étendue de leur terres arables et à augmenter considérablement l’importance de leurs herbages naturels, de cette façon, ils ont moins de peine, sont moins dans la dépendance des ouvriers et moins encore à la merci de l’inclémence des saisons. De là, l’importance qu’ont attachée logiquement les Anglais au développement du système pastoral ou semi- pastoral chez eux et au perfectionnement de la machine animale, c’est-à-dire des races chargées de transformer les fourrages produits en denrées du prix le plus élevé.
La prédominance des cultures fourragères dans le Royaume-Uni, n’est donc pas le fait de l’adoption d’un système absolu, d’un assolement considéré comme le meilleur et applicable partout : elle est la résultante de conditions multiples et très-diverses. Elle n’est pas davantage la cause des progrès de l’agriculture britannique; l’origine de l’amélioration agricole du Royaume-Uni tient à son climat, à l’augmentation de sa population, à l’énorme développement de son industrie, à la puissance de ses capitaux, au perfectionnement de son outillage et à l’emploi de masses considérables d’éléments de fertilité venus du dehors ! L’agriculture anglaise fabrique de la viande parce qu J elle ne pourrait rien faire de plus avantageux tout comme l’Australie fait de la laine, et les États-Unis, du colon pour la même raison.
Si la culture des céréales est restée à peu près stationnaire et n’a pas profité des mises en valeur de terrains improductifs, il s"est produit cependant certains faits qui indiquent un progrès réel. Les farineux alimentaires ont gagné en étendue et l’avoine à diminué ; la surface consacrée au froment s’est accrue, pendant les huit dernières années de 40,000 hectares environ, et celle de l’orge, de 60,000, tandis que l’avoine en a perdu plus de 100,000. Les fèves, les pois et les pommes de terre n’ont pas varié sensiblement; les différences